Présentation
L’IOP est un syndrome hétérogène, entrainant souvent une infertilité définitive et des comorbidités associées. Sa prévalence est de 1-4%, il s’agit donc d’un problème de santé public. Elle se définit cliniquement par une aménorrhée ou une spanioménorrhée > 4 mois, avec un taux de FSH > 25 UI/L chez une femme de moins de 40 ans.
Il existe une très grande hétérogénéité génétique pour ce syndrome. Le caryotype élimine un syndrome de Turner ou des remaniements chromosomiques. L’étude en biologie moléculaire élimine une prémutation du gène FMR1. Un séquençage haut-débit ciblé IOP (panel) permet d’éliminer un variant pathogène dans un gène connu. A ce jour plus de 100 gènes responsables d’IOP sont identifiés, sans gène majeur connu.
Les anomalies ovocytaires rares comprennent les défauts de maturation ovocytaires (OZEMA : Oocyte, Zygote, Embryo Maturation Arrest) et les dysmorphies ovocytaires. Plus de 30 gènes sont à ce jours impliqués dans la survenue de ce phénotype.
La sous population candidate à un séquençage de génome correspond aux patientes en errance diagnostique. Le diagnostic génétique précis va permettre un conseil génétique adapté suivant la cause (patiente et famille), la mise en place d’une surveillance avec recherche de comorbidités éventuelles et une prévention et thérapeutique adaptées.
Critères avant d'envisager une discussion en RCP-FMG
Insuffisance ovarienne prématurée :
Critères cliniques:
- IOP = aménorrhée ou une spanioménorrhée > 4 mois chez des femmes de moins de 40 ans avec FSH > 25 UI/L à deux reprises
- Arbre généalogique. Préciser si familial ou sporadique
- Bilan exhaustif afin d’eliminer une cause exogène (virale, toxique, radiothérapie…)
- Préciser si auto-immunité clinique ou biologique (patiente, famille).
- LH, E2, AMH
- TSH anticorps antithyroïdiens, et si positifs ou autre signe d’auto-immunité associé, anti-surrénaliens (comprenant 21-hydroxylase)
- Echographie des ovaires
Critères génétiques :
- Caryotype normal
- Panel NGS ciblé (noter date, nombre de gènes analysés, biologiste) et recherche de pré-mutation FMR1 négatifs (effectués en parallèle)
Anomalies ovocytaires rares :
- Femme avec infertilité primaire (ou secondaire) d’allure idiopathique
- Arbre généalogique en précisant d’éventuels antécédents de fausse-couche
- Bonne réponse à la stimulation ovarienne ≥ 6 ovocytes recueillis
- Caryotype 46,XX
- Accord préalable des parents (pour trio) fortement recommandé
Place du STHD dans la stratégie diagnostique

RCP FIRENDO IOP
Paris
Sophie Christin-Maître
sophie.christin-maitre@aphp.fr
Michel Polak
Montpellier
Françoise Paris
Lyon
Laetitia Martinerie
laetitia.martinerie@chu-lyon.fr
Aude Brac de la Perriere
