Publié le 20 août 2025 | Thème(s) : ,

Patiente de 7 ans, prise en charge pour une tumeur cérébelleuse rare avec un profil moléculaire évocateur d’un syndrome de prédisposition génétique.

Une patiente de 7 ans est hospitalisée pour un syndrome d’hypertension intracrânienne. L’imagerie révèle une tumeur de l’hémisphère cérébelleux droit avec hydrocéphalie obstructive. La première hypothèse diagnostique est celle d’un médulloblastome, mais la tumeur reste d’aspect indifférencié et ne correspond à aucun profil moléculaire connu en immunohistochimie. La présence de taches café au lait cutanées est compatible avec un diagnostic de CMMRD (Constitutional Mismatch Repair- MMR- Deficiency : déficit constitutionnel du système de réparation des mésappariements de l’ADN), mais il n’y a pas de perte d’expression des protéines MMR en immunohistochimie.

Les premières analyses réalisées localement sur un panel ciblé montraient un profil moléculaire complexe, avec notamment une mutation pathogène du gène POLE, appartenant au système de réparation de l’ADN. La difficulté à classer cette tumeur selon les données de méthylation des bases de données internationales souligne la rareté de cette entité.

Dans le cadre du PFMG2025, un séquençage pangénomique est réalisé sur le LBM-FMG AURAGEN. L’analyse somatique confirme une signature mutationnelle de type SBS10 associée à l’inactivation de l’activité exonucléase de POLE, avec une très forte charge mutationnelle (227 mutations/Mb) et à une instabilité microsatellitaire (MSI) à la limite de la positivité.
Sur la base de ces résultats, un traitement par immunothérapie (inhibiteur de checkpoint anti-PD1) est initié. Parallèlement, l’analyse constitutionnelle retrouve le variant pathogène constitutionnel de POLE, justifiant l’orientation de la patiente et de sa famille vers une consultation d’oncogénétique.

Ce cas illustre l’apport déterminant du séquençage à très haut débit dans le cadre du PFMG2025 pour le diagnostic et la prise en charge de tumeurs pédiatriques rares et complexes. Il a permis la mise en place d’un traitement innovant par immunothérapie et a déclenché une enquête génétique familiale ciblée sur un syndrome de prédisposition aux cancers.