Publié le 12 décembre 2024 | Thème(s) : ,

Lors d’une deuxième grossesse d’un couple non apparenté, un syndrome polymalformatif associant une dysmorphie faciale, une malformation cardiaque, une anomalie des organes génitaux externes à type d’hypospadias et une malformation rénale a été identifié par le suivi échographique. L’analyse chromosomique sur puce à ADN (ACPA) réalisée sur liquide amniotique n’a pas mis en évidence de déséquilibre chromosomique pathogène. Face à la sévérité du phénotype, le couple a opté pour une interruption de grossesse.

L’examen foetopathologique a permis de préciser le phénotype fœtal et une analyse de génome en trio a été réalisé. Celle-ci a mis en évidence une variation pathogène du gène SMARCB1 responsable du syndrome de Coffin-Siris de type 3 dont le fœtus présente effectivement les principales caractéristiques cliniques. Cette variation n’était pas retrouvée lors de l’étude des ADNs leucocytaires parentaux ce qui était en faveur de sa survenue de novo.

Rapidement après ce résultat, et bénéficiant donc d’un conseil génétique plutôt rassurant, le couple a démarré une nouvelle grossesse.

Lors de l’échographie du premier trimestre un important hygroma kystique a été identifié chez ce second fœtus pour lequel le couple a formulé le vœu d’une interruption de grossesse. L’ACPA sur villosités choriales n’a pas mis en évidence de déséquilibre chromosomique pathogène.

Face au risque que la variation SMARCB1 soit en fait présente chez l’un des deux parents en mosaïque germinale, indétectable par l’étude sur le sang, la recherche de la variation précédemment identifiée a été réalisée sur cette seconde grossesse. Ce deuxième fœtus s’est lui aussi avéré porteur de la variation SMARCB1 pathogène réalisant donc une récurrence de la même pathologie.

Face à cette récurrence le couple a formulé une demande de diagnostic pré-implantatoire pour les grossesses suivantes.

Pour que celle-ci soit recevable, il a d’abord fallu montrer que les deux fœtus avaient effectivement reçu un allèle commun de l’un des deux parents. Il a été possible de faire cette démonstration par étude de microsatellites ciblés et ce couple a pu accéder au parcours de diagnostic pré-implantatoire. Cette procédure est actuellement en cours.

Cette situation illustre l’importance du diagnostic primaire, le rôle du conseiller en génétique et l’articulation entre les laboratoires PFMG2025 et hospitaliers pour aboutir à une prise en charge adéquate.